Au départ d’une image unique, multipliée, fragmentée et recomposée, Isola tisse un paysage kaléidoscopique et immense. Il s’agit ici de questionner l’idée même du paysage généralement pensé en occident comme un territoire unitaire et distant, un espace « à observer » dont l’humain serait extérieur.
Cerné par l’eau se dresse un corps minuscule faisant figure d’îlot. À la fois isolé et solide au milieu de son environnement aqueux, le corps se voit réintégré au cœur même du paysage en même temps que l’amplification de l’espace par la multiplication des fragments, le ramène à des proportions microcosmiques.
Le paysage ici est incarné par l’image en tant que territoire intime. Constitué de fragments, il n’est plus distant et objectif, mais envisagé comme un assemblage composite. Il devient espace incorporé, vécu, amplifié, imaginé et imaginable. Le paysage fait corps, tout en même temps que le corps retrouve sa place au sein du paysage.
From a single picture, multiplied, split and assembled, Isola shapes a kaleidoscopic and extensive landscape. It is to work on the topic of landscape itself, which is usually seen in the occidental world, as a distant territory “to be observed” from a human being, necessarily outside of it.
Surrounded by water, a tiny body emerges as an islet. Isolated but strong in the middle of this watery space, the body seems to be reinstated within the landscape. At the same time, the extension of space by multiplying fragments of photography, brings the body back to microcosmic proportions.
Through this visual work, landscape is seen as an intimate territory. Composed by fragments, he is not distant and objective anymore, but seen as an assemblage. It becomes embodied, lived, amplified, invented and imaginable. At the same time the body recovers its place as part of the landscape.